
Pour les aidants
Un jour, alors que j’animais une journée de formation pour les aidants, je débutai par cette question :
« Pour vous, qu’est-ce qu’un aidant ? »
C’est alors qu’un homme répond :
« J’ai compris que j’étais un aidant le jour où j’ai reçu une invitation à venir à cette formation ».
Qu'est-ce qu'un aidant ?
L’aidant est une personne, non-professionnelle, qui s’occupe d’un proche (grand-parent, parent, conjoint, enfant, ami) atteint de maladie ou en perte d’autonomie.
Ce n’est pas toujours un rôle choisi. Le rôle de l’aidant se développe et s’installe progressivement, les taches de l’aidant prennent de plus en plus de temps et de place au fil de la perte d’autonomie. De ce fait, il peut devenir de plus en plus difficile de concilier vie personnelle, vie professionnelle et relation d’aide, donnant naissance à une sensation d’être débordé et de s’y perdre.
Quelques statistiques
L’Association Française des Aidants a effectué une enquête nationale en 2013. Quelques chiffres clés :
- 22% des aidants sont localisés dans le Sud Est (2ème région la plus impliquée après l’Île de France)
- La majorité des aidants (73%) sont les enfants et les conjoints du proche aidé
- 70% des aidants déclarent avoir très peu ou pas du tout de temps libre…
Une question de reconnaissance
Le discours de l’aidant présenté en introduction met en avant l’un des nœuds des problématiques de l’aidant : être reconnu, par les autres (le proche, l’entreprise, la société), certes, mais aussi par soi-même. La reconnaissance passe donc par une conscience personnelle de son rôle, de ses réalisations, de ses capacités et aussi de ses limites.
Ce qui rend la reconnaissance des aidants d’autant plus difficile est que cette aide est considérée comme normale et naturelle (« c’est mon père/ma mère, je lui dois bien ça ») et c’est insidieusement que l’aide prend de plus en plus de place. La question qui peut alors se poser est : aider, jusqu’où ?
Le risque d'épuisement
En raison du poids de la charge ressentie, du manque de temps pour soi et du manque d’écoute de soi, il existe un important risque d’épuisement chez l’aidant. Le burn-out de l’aidant résulte d’un stress physique, mental et émotionnel permanent.
Le terme burn-out est un mot anglais qui signifie « consumer, brûler totalement », le risque est donc d’y laisser sa santé.
Les principaux signes du burn-out de l’aidant :
- Un état de fatigue intense voire chronique
- Le détachement : vous vous détachez de vos responsabilités et éprouver de l’indifférence face à la souffrance de l’autre
- L’auto-dépréciation : vous éprouvez un sentiment d’échec, d’inutilité, d’impuissance et de culpabilité
Lors de l’accompagnement, une échelle d’évaluation de l’épuisement peut vous être proposé afin d’affiner les objectifs de la psychothérapie.

Et la relation aidant-aidé ?
La vulnérabilité et la dépendance du proche aidé, toute la réorganisation que cela engendre, peuvent bouleverser l’équilibre familial. En raison de la modification des rôles, la relation entre l’aidant et l’aidé peut être affectée : difficultés de communication, conflits, perte du plaisir à être ensemble, … De plus, il peut y avoir des effets miroir, par mécanisme d’identification à l’aidé,
Quel accompagnement psychologique pour l'aidant ?
- Proposer un espace d’écoute qui vous est entièrement dédié, pour prendre un temps pour soi : pour élaborer son vécu, pour comprendre et prendre ou reprendre une place plus vivable.
- Vous aider à identifier vos ressources, poser vos limites, envisager des relais.
- Vous aider à redéfinir les contours de la relation ou retrouver la relation affective sur laquelle le quotidien a pu prendre le pas et améliorer la relation avec l’aidé.
- Vous aider à trouver des moyens de gérer votre stress et prévenir l’épuisement
- Accompagner le « choc » de l’annonce diagnostic
- Donner de l’information sur les pathologies et sur leurs retentissements psychologiques pour la personne aidée, cela contribue à donner du sens aux comportements vous mettant en difficulté.
- Élaborer et soutenir la prise de décision sur le maintien à domicile ou l’emménagement dans une institution spécialisée.

