Expatriation et Nomadisme

L’expatriation et le nomadisme sont des expériences riches tant sur le plan personnel que professionnel. Changement de vie, découverte d’une nouvelle culture mais aussi découverte de soi, le processus d’adaptation perturbe nos habitudes et crée des déséquilibres qui viennent parfois nous fragiliser et nous éprouver sur les plans émotionnel et cognitif. Le processus de changement peut également réactiver des problématiques de séparation et de deuil.

Expérience extra-ordinaire, elle fait traverser des périodes de doutes, d’émerveillement, de découragement, c’est un chemin inconnu qui se découvre au jour le jour, en avançant. De ce fait, cette expérience ne peut pas toujours été partagée avec ceux qui restent à quai, ce qui peut créer un sentiment d’isolement.

Motif de consultation

  • Prise de décision
  • Anxiété
  • Stress
  • Dépression
  • Perte de repères
  • Sentiment d’isolement
  • Dévalorisation de soi
  • Quête identitaire
  • Accompagnement du changement.

Les étapes l'expatriation

L’Association Française des Aidants a effectué une enquête nationale en 2013. Quelques chiffres clés :

  • 22% des aidants sont localisés dans le Sud Est (2ème région la plus impliquée après l’Île de France)
  • La majorité des aidants (73%) sont les enfants et les conjoints du proche aidé
  • 70% des aidants déclarent avoir très peu ou pas du tout de temps libre

Le départ

Ce vécu d’une vie à l’étranger peut être retrouvé chez les personnes qui ont choisi de changer de région.
Les effets du changement de région peuvent être minimisés voire non identifiés du fait de la pensée qu’on reste en France. Cependant, chaque région a sa propre culture, ses propres codes. Suite aux confinements liés à la pandémie du COVID-19 qui a éprouvé la population sur des sujets tels que le sens de la vie et l’importance de l’environnement de vie, entre autres, les personnes qui ont fait le choix d’un changement de région a largement augmenté. 3 ans plus, on observe que de nombreuses personnes reviennent dans la région qu’ils ont quitté.

En ayant l’illusion que changer de cadre de vie changera notre vie, on peut ne pas avoir réalisé tout ce qu’impliquait ce changement. En effet, celui-ci n’est pas partiel, il ne touche pas que notre environnement, il touche aussi le mode de vie, l’organisation personnelle et familiale, une dynamique de travail différente. Certaines personnes ont pu avoir l’illusion de pouvoir transposer ce qu’elles faisaient à un endroit à un autre. Or, les secteurs d’activités sont également différents, les façons de travailler et de faire du commerce aussi. Ce qui a pu provoquer chez certains une impression de désillusion voire « d’échec »

Force est donc de constater qu’un changement se prépare et qu’il est intéressant de prendre le temps de s’interroger sur ses attentes, sur ses projections et aussi sur les différentes actions à mettre en place pour que cette belle expérience vienne répondre aux besoins et attentes d’origine.

La façon de maintenir les liens avec les proches qui restent peut aussi être préparée : comment la communication se fera-t-elle ? Avoir une conversation avec ses proches sur la façon dont chacun appréhende cette distance, les craintes mais aussi les ressources de la relation.

La vie à l’étranger

A l’image de tout changement, l’expatriation fait expérimenter un processus composé de différentes phases :

  1. La lune de miel : vous êtes dans la phase de découverte et d’émerveillement, ce nouveau lieu peut même vous paraître idéal.
  2. Le choc culturel : vous commencez à percevoir les différences culturelles, certaines choses du pays d’origine vous manquent, vos proches aussi.
  3. L’adaptation : vous prenez vos repères, vous adaptez vos comportements à la culture locale, vous vous constituez un nouveau groupe social.
  4. L’intégration

Pour les personnes qui ont choisi d’expérimenter une vie nomade, ces cycles sont souvent plus rapprochés, amenant même à se questionner sur  » Finirai-je par m’intégrer à un endroit un jour ? «  Conduisant la personne nomade à ne jamais faire totalement partie du lieu dans lequel elle s’est immergée.

L’impatriation

Un patient, nomade depuis près de 2 ans, s’est un jour questionné sur le sujet suivant : quand est-ce que je saurai que c’est le moment de rentrer ?

En fonction des raisons du départ à l’étranger, le retour peut être choisi ou « subi » (notamment quand l’expatriation dépend d’un poste, d’une entreprise)
Comment s’en accommoder ? comment se l’approprier ?
Ces mêmes questions se posent pour les enfants pour qui le retour n’est jamais un choix puisqu’ils dépendent du choix des parents, que ce soient des choix individuels ou professionnels.

L’expatrié rentre dans son pays parfois comme un étranger chez lui-même : parce qu’il est revenu changé et parce que la société et les autres ont changé pendant son absence. Les liens, avec la distance, peuvent s’être modifié. C’est donc un nouveau chez soi qui est retrouvé. De la même façon qu’en partant, les attentes et les projections peuvent être interrogées et conscientisées en vue de préparer le retour.

De plus, celui qui a vécu l’ailleurs, après avoir été étranger chez l’autre peut revenir en sentant étranger chez lui, L’impatriation vient également réinterroger l’identité, les relations, le rapport à l’environnement et au travail ; et donc mobiliser les capacités de réintégration et de réadaptation.

L'accompagnement psychologique de l'expatrié

L’expatriation ou le nomadisme sont de réelles aventures remplies de hauts et de bas, pouvant être accompagnés à tout moment. 

L’accompagnement psychothérapeutique peut donc :

  • Donner un espace de parole sur cette expérience très particulière
  • Favoriser l’élaboration d’un vécu de stress, d’anxiété ou de dépression
  • Réduire le sentiment d’isolement (lié à la distance géographique et aussi au décalage de vécu avec l’entourage qui reste dans le pays d’origine)
  • Favoriser l’adaptation culturelle
  • Développer la résilience

Katherine Galvez

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